Première destruction d’un nid de frelons géants (vespa mandarinia) aux États-Unis

Les frelons géants sont des hyménoptères sociaux (tout comme les guêpes) qui apparaissent d’habitude en Asie, dans les pays comme le Viêtnam, la Thaïlande et la Chine. Ils représentent la plus grande espèce d’insectes sociaux et sont dix fois plus gros que les abeilles qui d’ailleurs leur servent de proie lorsqu’ils chassent en groupe.
Au cours de l’année 2019, il a été constaté que ces frelons (talènes) aux piqûres meurtrières ont commencé à migrer de l’Asie vers l’Amérique, notamment au Canada et à Washington. En octobre de l’année 2020, des mesures ont été prises afin de détruire le premier nid de frelons géant découvert à Washington, un État qui auparavant n’avait jamais enregistré de présence menaçante de frelons.
L’aboutissement d’une traque de plusieurs mois
L’invasion des hyménoptères de l’Asie vers les villes américaines est devenue une évidence. Les entomologistes et autres responsables du département de l’agriculture en avaient pris conscience et devaient limiter les risques probables que ce phénomène pouvait représenter pour la population.
C’est ainsi qu’une traque avait été lancée en décembre 2019 lorsque deux spécimens de ces hyménoptères ont été localisés aux États-Unis. Aucune explication palpable des causes de leur migration sur le continent américain n’est encore connue. Toutefois, il était urgent de trouver une solution qui empêche leur propagation.
Grâce à des mesures avancées de chasse aux talènes, plusieurs mois de recherches ont mené, le mercredi 21 octobre de l’année 2020, à la localisation de deux autres frelons géants. Équipés d’émetteurs radio par les agents du département de l’agriculture, les deux spécimens ont conduit les agents jusqu’à leur nid le lendemain grâce aux signaux transmis par des émetteurs.
La prise en main de la situation par les experts a été rapide et efficace. La situation aurait pu devenir une menace d’ordre public si l’éradication du repaire des frelons n’était pas effective.
Une opération de destruction de frelons sur une propriété privée
C’était une propriété privée située à Blaine, dans l’État de Washington (proche de la frontière canadienne), qui abritait le repaire des frelons découvert par les agents agricoles. Localisés le 22 octobre grâce aux émetteurs radio placés sur les deux hyménoptères d’Asie découverts la veille, ces insectes meurtriers se nichaient dans un arbre mort.
Tôt dans la matinée du samedi 24 octobre, plusieurs experts vêtus de combinaisons de protections ont procédé à l’aspiration de ces espèces qui se logeaient dans l’arbre.
L’opération s’est soldée par la capture de toutes les talènes découvertes dans le repaire. Ce fut une intervention réussie dont les experts se sont d’ailleurs félicités sur Twitter. Ils ont partagé la photo d’un long et vaste récipient transparent à travers lequel on pouvait voir les talènes aspirés lors de l’opération de la destruction du nid.
La prolifération et l’implantation en masse des frelons géants aux États-Unis auraient été d’une grande dangerosité, car le frelon géant ou « vespa mandarinia » ne fait pas que piquer douloureusement. En effet, il inflige des piqûres mortelles et les populations asiatiques en font les frais chaque année. Cela explique la réactivité des autorités américaines face à la découverte de ce premier repaire de talènes à Washington.
Cette promptitude d’action peut servir de sonnette d’alarme à d’autres continents comme l’Europe qui serait un habitat propice pour ces hyménoptères aux piqûres mortelles.
Un premier nid détruit pour éviter une invasion continentale
Les migrations des hyménoptères hors d’Asie ne datent pas d’hier. En 2004, le frelon asiatique ou « vespa velutina », une espèce différente des frelons géants, avait commencé à envahir l’Europe de l’Ouest, notamment la France.
Ces hyménoptères « à pattes jaunes » ont atteint l’Europe par voie maritime et ont déjà pu se proliférer dans certaines régions. La même chose se produira si des repaires de ces insectes arrivent aussi à trouver leurs havres de paix en Amérique.
D’ailleurs, les experts en entomologie s’accordent tous sur un fait. Ils affirment que si les frelons ne sont pas tous exterminés aux États-Unis d’ici 2022, ils pourront s’y implanter de manière irrévocable, surtout en Amérique du Nord.
Les États-Unis ne sont cependant pas comme la Chine où un autre sort que la mort est réservé aux insectes. Si les talènes arrivaient donc à se proliférer aux USA, leur comestibilité ne permettrait pas de réduire ou de réguler leur nombre.
Il serait alors indispensable de les traquer très rapidement pour ensuite les éliminer, puisque leur augmentation dans un avenir proche rendrait inévitablement cette tâche plus difficile. Aussi, des mesures de protection assez contraignantes devront être prises pour protéger les populations.
Une éradication protectrice de l’écosystème américain
L’on décrit souvent les gros frelons comme étant des insectes extrêmement dangereux. En effet, ils le sont tant pour les humains que pour les abeilles. Pour les hommes, leurs piqûres peuvent provoquer la mort. Au Japon, l’un des pays asiatiques où l’on enregistre une très forte présence de ces hyménoptères, environ une cinquantaine de personnes meurent chaque année pour avoir été piquées par des frelons géants.
Par ailleurs, si le frelon « vespa mandarinia » est une menace à la vie humaine, c’est surtout pour les abeilles qu’il représente une menace d’extinction. Celles-ci sont en voie de disparition dans plusieurs pays du monde et les frelons n’arrangent pas vraiment les choses.
Au contraire, ils sont, en grande partie, responsables de l’extinction progressive de ces insectes. Cela s’explique par le fait que, lors de leurs chasses en groupe, ils attaquent la ruche d’abeilles et les dévorent avec leurs immenses mâchoires. De plus, après le massacre, ils s’installent dans cette ruche pendant plusieurs jours afin de manger leurs larves.
Les gros frelons peuvent atteindre cinq centimètres de longueur. Ils sont donc de redoutables adversaires pour les abeilles. Pour rappel, celles-ci sont des gardiennes de l’écosystème à cause de leur fonction pollinisatrice. Aucun pays n’a ainsi intérêt à ce qu’il n’y ait plus de ruches d’abeilles dans ses communes. Leur extinction définitive risquerait de créer un sérieux déséquilibre sur le plan naturel.
En décimant ce premier repaire de frelons aux États-Unis, le département de l’agriculture a protégé les populations des possibles attaques meurtrières de ces insectes, mais aussi sécurisé l’écosystème américain en préservant la vie des abeilles.